
On remarque que la période pluvieuse d’août-septembre au Sénégal, particulièrement à Dakar, glisse depuis quelques années vers Septembre-Octobre. On peut aussi remarquer que la quantité de pluie qui était recueillie sur 3 mois semble l’être sur une période plus rétrécie (2 mois), avec plusieurs épisodes de quantités exceptionnelles de pluie (+100mm) en une journée voire plus.
Cependant, nous continuons de lôtir à Dakar et Thiès (régions), sur des zones naturelles de captage (non aedificandi) et des voies d’eau.
Nous dimensionnons nos infrastructures (routes,assainissement…) sans suffisamment intégrer les variabilités climatiques des dernières années (qui peuvent être diluées dans une normale de 30 ans), la périurbanisation avec le remblai des zones naturelles de captage et des voies d’eau, par le bâti et les déchets.
Nous avons toujours, malgré des efforts, une approche sectorielle quand nous concevons nos infrastructures : identifier des parties prenantes pour le cadre institutionnel est bien, mais il faut aussi intégrer toutes les connexions spatiales qui concourent à la bonne fonctionnalité de l’infrastructure.
Exemple,
le BRT aurait pu être une composante d’un programme global comprenant un projet d’assainissement et d’urbanisme de la même envergure, avec :
_la restructuration de certains quartiers voire leur éradication avec des plans d’action de réinstallation d’envergure de Dakar à Thiès;
_la restauration des espaces et des fonctions écologiques des zones de captage d’eau, en y rajoutant des services leur permettant de s’intégrer à l’urbain (centres d’attraction, de recherche, de conservation de biodiversité…) évitant ainsi d’en faire des espaces clos parce que protégés ou des discontinuités géographiques en milieu urbain.
_la réalisation d’ouvrages d’assainissement global (eaux pluviales, eaux usées domestiques) à l’échelle des communes longées par le BRT, qui intègrent les zones naturelles de captage …
Le programme de 100 mille logements aurait pu servir de prétexte à la création de nouvelles villes hors de Dakar, avec au-delà des bâtis prévus, un programme de VRD ambitieux connecté aux projets de pôles économiques régionaux.
En conclusion, le climat change, vite et brusquement. Nous le voyons et nous le ressentons.

Seulement, nos politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme n’y répondent pas encore suffisamment et promptement. L’écart entre conséquences néfastes des changements climatiques et réponses encore insuffisantes des politiques publiques se creuse au fur et à mesure.
Les impacts sont ressentis de plein fouet par les populations notamment en milieu urbain. Leur mal être augmente, créant une fragilité intellectuelle collective qui ne favorise ni la résilience ni la volonté de résoudre et relever les défis posés par le climat.
Il est nécessaire de penser global en agissant, pour faire face à la complexité des défis climatiques actuels : infrastructures (-) ôtées d’aménagement territorial et urbain, de considérations environnementales et sociales = utilités réduites à zéro avant l’atteinte de la moitié de sa durée de vie projetée.
Il est nécessaire de conscientiser les communautés pour qu’elles intègrent cette globalité et cette complexité dans toutes les actions qu’elles posent: un sachet jeté par un individu (x) multiplié par la communauté qui fait pareillement = inondations (ouvrages d’assainissement bouchés), pertes économiques, affaissement de maisons et morts.
Repensons et conscientisons autant que possible.
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