
Il fait l’actualité, maître Aliboron. Difficile d’être son avocat, ce larron. Toujours du mauvais côté, sacré animal. Son image suffisamment écorchée, il a fallu qu’on vienne la déchiqueter…Tout ce qui est bêtise, entêtement, sournoiseries et cie lui étant déjà associés, il a fallu que « Michelin » lui en rajoute: wacc ci TER yeeg ci mbaam, un sénégalais, un âne…Et pourtant…Pourtant quoi?
Il est vrai qu’il en a fait voir de mille couleurs à bien des gens, les anecdotes ne manquent pas…Et pourtant…Pourtant quoi?
Il désarçonne, donne des ruades mortelles, s’approprie les chaussées et défie du regard les petits véhicules…Et pourtant…
Dans les milieux secs et arides comme le Ferlo, où l’efficacité des projets de développement équivaut à la disponibilité de l’eau, c’est un animal essentiel pour la résilience des ménages vivant d’élevage pastoraĺ: transport, agriculture.
Dans les pays plus avancés et plus ambitieux que le mien, son lait est prisé, pour la production de cosmétiques et la boisson : le litre vaut 30 euros en moyenne (19.760 Fcfa). Ils ont découvert pourquoi notre grand-mère Cléopâtre prenait des bains de lait d’ânesse, et pourquoi nos grands-tontons romains en consommaient. Nous, nous avons découvert qu’ils pouvaient transporter des ordures…Bah pas mal.
Ajouter à cela, le fromage réputé être le plus cher au monde, le pule, est fabriqué à base de lait d’ânesse: 1000 euros le kg (658.000 Fcfa), diablement dispendieux d’en acquérir une bouchée!
Bien sûr, il n’est pas question chez nous d’avoir une politique de valorisation de l’âne, même pas pour exporter ses produits. Non, nous sommes bien plus ambitieux que cela, et puis socio-culturellement ça ne passerait pas (le refrain qui casse les reins de tout début de réflexion).
En passant, cet animal fut la monture de Seydina Insa (as), et celle de Halimatou Saadiya (raa) tenant notre Prophète (psl) alors nourrisson…
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